Lettres retrouvées : 1884-1910
Après avoir lu ces Lettres retrouvées, 1884-1910, de Jules Renard (1864-1910), pour la quasi-totalité inédites, il ne sera plus possible de simplifier à l'extrême l'auteur de Poil de carotte, de l'Écornifleur et du fameux Journal, en lui accolant une des épithètes d'usage misanthrope, misogyne, anticlérical, féroce, amer, etc. L'humour, certes, est toujours latent dans ces correspondances avec Alfred Vallette, Rachilde, Séverine, Tristan Bernard, Léon Blum, Aristide Bruant, Maurice Barrès, Pierre Louys, Lucien Guitry, Sacha Guitry, Félix Vallotton, Jehan Rictus et tant d'autres, mais ce qui domine, c'est l'attention que cet écrivain portait à ceux qu'il distinguait de son amitié ou de sa sympathie. Ces Lettres constituent aussi un remarquable document sur la vie culturelle, artistique et politique d'une époque, que d'aucuns crurent belle et que Jules Renard, lucide par autodéfense, giflait de ses mots.