Où est le problème ?
En redonnant de l'importance au point de départ, ce qui est, et pas ce qui devrait être à la place, Daniel Morin opère un renversement de perspective.
Il nous propose de partir tout de suite de l'inconditionnel, de la non discussion à ce qui est déjà là. Voir qu'il n'existe pas autre chose que ce qui est déjà là est l'axe central de toute recherche de vérité, parce que ce qui est déjà là est toujours l'expression de la Totalité.
Cette vision inversée de celle qui est généralement proposée nécessite qu'au lieu de partir d'un moi qui voudrait s'améliorer, nous partions de l'évidence que nous sommes déjà relié au Tout, que rien n'est séparé et que tout se passe en même temps.
L'être humain n'a qu'un seul problème apparent, vouloir autre chose à la place de ce qui est déjà là. Ce qu'on appelle la pratique va consister à voir cette méprise. Chaque fois qu'une personne veut autre chose à la place de ce qui est - ce qui est absolument impossible - ça renforce l'illusion d'un moi fantôme se croyant autonome, ayant une volonté personnelle, une histoire personnelle etc., ce qui entretient un sentiment de séparation et une grande espérance pour le futur. Le plus important, c'est de mettre en cause l'illusion d'être un moi séparé, un moi qui se croit possesseur de lui-même, jusqu'à voir son inexistence. Tout le reste en découle naturellement.
La perspective de Daniel Morin est compatible avec toutes les traditions, que les gens soient athées, catholiques, bouddhistes ou autres. Elle invite à une tranquillité de base inconditionnelle, compatible et co-existante avec les conditions impermanentes de la vie ordinaire. « Voir que la séparation est une illusion ne demande pas de temps. Seule l'évidence peut nous ramener au Mystère et à l'humilité. Rien n'est au-dessus du fait d'être soi-même, c'est-à-dire être un avec ».