La Pucelle de France
Autour de 1480, à peine un demi-siècle après la mort de Jeanne d'Arc, un chevalier castillan qui connaît bien la France entreprend de décrire les hauts faits d'une jeune fille qui ressemble beaucoup à la "bonne Lorraine" célébrée, à la même époque, par Villon.
Ce récit, bien dans le goût du temps, multiplie les exploits d'une jeune bergère, issue des marches orientales du royaume de France, pour restaurer l'autorité de son roi, sur le point d'être anéantie par l'action conjuguée du roi d'Angleterre, du duc de Bourgogne et de leurs alliés.
La fiction se détache sur un arrière-plan historique parfaitement identifiable, les années 1407-1453 qui correspondent à la fin de la guerre de Cent Ans. Les lieux, les personnages, les événements renvoient directement ou indirectement à leurs modèles réels.
Leur traitement, plus proche de la légende que de l'histoire, fournit une information précieuse sur la réception des exploits de Jeanne auprès d'une population plus encline à célébrer la victoire du roi de France qu'à pleurer les malheurs d'une jeune fille victime de la cruauté de ses ennemis et de l'ingratitude de ses amis.
De ce fait, cet ouvrage, bien que rédigé en castillan, comble une lacune dans la connaissance de la légende johannique française.