Les Initiales de la terre
Carlos Perez Cifredo prépare sa comparution devant l'assemblée des travailleurs qui doit décider s'il sera ou non élu "travailleur exemplaire de l'année". Ses souvenirs le ramènent à ses jeux d'enfant avec ces compagnons qu'ont toujours été pour lui les héros de BD, sous la garde vigilante des fantômes du vieux Chava et du Grand-Père cachés dans chaque arbre et chaque rafale de vent. Puis il est entraîné vers l'adolescence gauche, la guerre familiale, la Révolution, les tensions entre la tradition et l'amitié, l'amour, l'aventure de la "Récolte des Dix Millions" et sa mobilisation nationale pour la production sucrière, les marches et l'enthousiasme militant mais surtout les doutes et les espoirs de l'homme qui grandit dans une Ile décidée à construire un "homme nouveau". Au-delà du récit passionnant de cette traversée historique, Jesus Diaz écrit un grand roman où il fait fusionner toutes les possibilités de sa langue : langage populaire, musical, cinématographique, politique, pour construire un témoignage réellement littéraire sur les déchirements d'une période historique qu'il a pleinement vécue. Écrit en 1987, ce premier roman a valu à l'auteur d'être écarté des milieux littéraires officiels et de devenir documentariste. Son style annonce Les Paroles perdues, leur virtuosité stylistique et leur désillusion à l'égard de la Révolution.