Vite et nulle part
Dans la chaleur étouffante du mois d'août à Bologne, une ville où, comme le dit la chanson des Smiths, tous foncent "vite nulle part", l'enquêtrice privée en surpoids Cinzia Cantini s'occupe d'une nouvelle affaire sans cesser de penser que "la toxicité de l'amour commence toujours comme ça : tu rencontres quelqu'un, tu couches avec, et en un tournemain tu es déjà prête à donner un autre nom au sexe. Comme si un organe dans un autre suffisait pour construire un roman." La disparition d'une prostituée de luxe, fille d'un ex-partisan, lance la "privée" à l'humour hilarant et dépressif dans un lent travail de reconstruction à travers les poésies de la femme disparue et les rencontres avec son enfant de dix ans... L'intrigue policière classique, menée de main de maître, approfondit deux portraits en miroir, celui, désenchanté, d'une ville qui perd son identité populaire pour devenir une métropole européenne, et celui, extraordinairement attachant, d'une solitaire de 40 ans qui regarde le temps passer en refusant autant le cynisme que la normalisation.