Quand je serai roi
Soit un gosse de douze ans, misérable, surnommé le Nopal, qui inhale de la colle et lave les pare-brise aux feux rouges, et sa petite bande de copains aussi fêlés et mal lotis que lui. Soit le riche propriétaire d'une station de radio qui organise un concours d'“enfants héros” – lesquels, pour être sélectionnés et gagner un million de pesos, doivent s'être distingués par un comportement héroïque lors de circonstances dangereuses ou tragiques. Soit encore Marquitos, le fils du directeur de la station de radio, adolescent abruti qui s'amuse, avec le fusil paternel, à descendre les pauvres qui passent dans la rue et finit par en tuer un. D'autres encore, dont des flics pourris jusqu'à la moelle, des intellectuels déchirés entre leur foi révolutionnaire et leur carte de crédit. On agite le tout et on a un extraordinaire roman carnavalesque, grimaçant et féroce, sur la société mexicaine – et universelle – contemporaine. Toutes les variations de la méchanceté humaine sont au rendez-vous dès lors que l'argent pointe son nez. Personne n'est épargné, l'humour est grinçant, la charge féroce, l'horreur et le rire sont de la partie. Le tout dans un style brillant, pour faire de la réalité sociale une matière romanesque puissante, sans jamais tomber dans un réalisme édifiant.