Les intermittences de l'être : Lecture du Sophiste de Platon
Cette lecture du Sophiste se concentre sur le passage central du texte de Platon qui vise à établir la définition du sophiste. Il procède de la nécessité de déterminer la possibilité d'une parole fausse, mensonge ou habileté, pour débusquer le sophiste sur son propre terrain. Il faut qu'il soit possible de dire ce qui n'est pas. Pour cela il faudra admettre l'idée apparemment paradoxale d'un être du non-être que soutient Platon contre le grand Parménide. Ce livre s'intéresse aux enjeux et conséquences de cette étrange moirure de l'être qui le soumet à des variations, des demi-teintes, des brisures et des raccordements. L'une des parties évoque l'attitude d'Hamlet, dans la fameuse scène 1 de l'acte III, qui hésite entre l'opposition absolue de l'être et du non-être et leur tissage, douloureux et assumé, qui aurait cessé d'être tragique. Par opposition à un langage de pouvoir et d'efficacité, le langage de la vérité repose sur une saisie de la relation à l'autre, libère le mouvement de la pensée et rompt, comme Nietzsche l'a souligné, avec la vision tragique du réel.