Au feu de Dieu
Leo est prêtre à Milan : un excellent prêtre, au plus près du message révolutionnaire de l'évan- gile, ouvert, généreux, tenaillé par une intel- ligence implacable, un prédicateur capable de mobiliser ses ouailles, un homme plein d'esprit, profond et pétillant.
Leo est un homme de foi - il est le théâtre intime de la lutte avec Satan, le tentateur, le provocateur, le semeur de zizanie.
Leo se trouve au centre d'une constellation de destins qui font de la Milan moderne la scène d'une comédie humaine dont Siti a donné ailleurs les clefs - on pense à La Contagion. Le voilà qui accompagne une danse macabre : ce sont des migrants désespérés, des enfants aban- donnés, des bourgeois corrompus, des couples déchirés.
Pour tous et pour chacun, Leo est là.
Mais avant d'être ordonné, Leo avait découvert son penchant pour les jeunes garçons et lorsque Massimo surgit, qu'il avait aimé alors qu'il était encore un enfant, ce qui devait s'écrouler s'écroule. Ce passé qui revient comme une condamnation ou comme une blessure boule- verse d'autant plus le lecteur que tout l'attache à Leo. Ce n'est pas par Massimo que le scandale arrive, mais par l'onde de choc qu'il provoque et qui ravive des braises peut-être jamais éteintes.
Un autre enfant déclare sa flamme à Leo qui se refuse à lui.
Il est temps, alors de tout passer au feu de Dieu.