Les Amants de Marie
Marie a eu des amants, Marie a des amants. Marie, celle qui jette en riant ses vêtements par terre, Marie aux seins si ronds, si nus. Mais le problème de Marie, c'est qu'elle s'en va toujours, elle s'en va en courant, elle claque la porte. Pourquoi ?
Autour de Marie, il y a des hommes et des femmes, proches, lointains, amants ou pas. Il y en a qu'elle ne verra même pas, mais ils sont là, ils passent tout près. Ils sont nombreux avec leur vie, leurs occupations, leurs complications, une manière heureuse ou non d'être là. Et au milieu, partout, nulle part, insaisissable, " M le malade ". Il met la ville en crise, il s'y entend à pointer les contradictions ou les nullités, on ne parle que de lui, grâce à lui bientôt les rues sont pleines de mots.
Marie pose et se pose des quantités de questions, histoire de comprendre ce qui se passe et ce qui passe, histoire d'attraper, de saisir. Comprendre et saisir les détails du monde, pas des morceaux ou des bribes, non, des détails à superposer, à mettre en relation, et puis voir ce que ça donne : penser. Penser ce monde incompréhensible et contradictoire. Mais tout de même on y arrive, à partir d'une position différente, quand on sort du rang, on arrive, à le voir, et à le penser, et à comprendre, par exemple, qu'un chaos ça peut être aussi un chantier.