Dernier refrain à Ispahan
Roxana, célèbre chanteuse de variété, a quitté l’Iran après la chute du Shah quand la République islamique a interdit aux femmes de chanter en public.
Revenue dans sa ville natale d’Ispahan pour une représentation secrète, elle est assassinée dans un théâtre désaffecté. Sur la scène du crime ont été placées des tulipes en soie, symbole des martyrs de la révolution. Vingt-quatre heures après sa mort, une jeune chanteuse ispahanaise est elle aussi tuée, cette fois dans le parking du dispensaire où exerce Mona, sage-femme militante et amie d’enfance de Roxana.
Près de son corps, un bouquet de tulipes. Qui a voulu réduire à jamais ces femmes au silence ? Et cette mise en scène digne d’un tueur en série cherche-t-elle à masquer des crimes politiques ? Ce sont les questions que se pose Mona, dont l’appartement semble avoir été visité au lendemain du deuxième meurtre. Quant à Narek, le jeune journaliste héros de Qui a tué l'ayatollah Kanuni?, c’est le ministère de l’Orientation islamique qui lui a demandé de couvrir cette affaire.
Sans doute un prétexte pour l’éloigner des manifestations de Téhéran contre la fraude électorale, mais pouvait-il refuser…
Comme dans son précédent roman, Nairi Nahapétian aborde des thèmes forts de l’actualité iranienne : la condition des femmes, la corruption des gardiens de la révolution (pasdaran), la fraude électorale de 2009, et la résistance de la population iranienne, quel qu’en soit le prix à payer.