La Grand'soif d'André Frenaud
"André Frénaud nous a quittés en 1993, le jour de l'été... Poète d'une envergure rare (assurément l'un des grands de ce siècle, dont il épouse presque les dates : 1907 - 1993), il ne s'exprima que peu en prose. Naturellement, sa voix (dont l'authentique accent traînait les "r" de sa Saône-et-Loire natale), en même temps qu'un timbre et un lyrisme reconnaissables entre tous, se coula dans le poème - seule demeure. Au petit cimetière de Bussy-le-Grand où il repose, une pierre porte ces mots : Où est mon pays ? C'est dans le poème / Il n'est pas d'autre lieu où je veux reposer. Les choses sont donc claires. Et je me garderai bien de tirer André Frénaud par la manche, d'en faire un Bourguignon hors-pair. Poète exemplaire à maints égards, sa voix - dont les interrogations n'ont pas fini de nourrir notre questionnement - dépasse très largement les strictes frontières de notre petit pays, avec lequel il eut des relations fortes parfois obscures, comme il en est toujours en chaque être dans l'épaisseur des sentiments. Ultime clin d'oeil biographique, il s'éteignit où il vécut : rue de Bourgogne, à Paris."