Drapeaux noirs
Tout commence par un repas, presque un dîner de têtes. D’entrée de jeu, la férocité du romancier se manifeste avec jubilation dans la description et la mise en scène des personnages : journalistes, éditeurs, écrivains, critiques. Drapeaux noirs, l’un des derniers livres que Strindberg ait écrits, dénonce ainsi l’intelligentsia et ses ambitions. Ce roman, c’est en quelque sorte un manifeste, un testament qui rassemble les thèmes et les obsessions de toute une vie et les oppose au cynisme des temps modernes. Près de quatre-vingts ans après sa parution en Suède — et pour la première fois traduit en français — Drapeaux noirs pourrait bien lancer aujourd’hui encore, à ceux qui font et défont la littérature, un défi étincelant d’intelligence et d’humour.