La trilogie Jim Chee
Créé par Hillerman dix ans après Joe Leaphorn, son autre enquêteur navajo, Jim Chee se différencie quelque peu de son aîné. Moins citadin, moins moderne et plus romantique, c'est un traditionaliste sans cesse sur la corde raide car il tente de mener son travail de policier avec son apprentissage de "chanteur" dépositaire des rites et des chants guérisseurs.
Dans sa première apparition, dans Le Peuple de l'ombre, il enquête sur le vol d'une mystérieuse pierre noire. Il va connaître sa première épreuve lorsqu'on lui propose d'intégrer le FBI, ce qui signifie renoncer à ses origines.
Sa seconde enquête, Le Vent sombre, se compose de plusieurs affaires reliées entre elles (sabotage d'une éolienne, recherche d'un Navajo soupçonné de cambriolage, identification d'un cadavre mutilé) et s'achève de façon stupéfiante par une cérémonie nocturne dans un village hopi.
Le dernier volet de cette trilogie, La Voie du fantôme, entraîne Jim à Los Angeles sur les traces d'une jeune fugueuse. Il vit cette séparation de son peuple comme un déchirement, d'autant que Mary, l'institutrice blanche dont il est tombé amoureux dès sa première enquête, voudrait bien le faire renoncer à sa vie de Navajo.
Dans ces trois enquêtes, le propos demeure le même que dans La Trilogie Joe Leaphorn : faire découvrir la nation Navajo et sa culture en utilisant un personnage encore plus traditionaliste que le précédent. À la suite de ces trilogies, Hillerman a décidé de réunir ses deux personnages qui œuvrent désormais sur des enquêtes convergentes, voire communes. À la suite d'Arthur Upfield, Tony Hillerman donne ses lettres de noblesse au polar ethnologique. --Claude Mesplède