Une certaine idée de l'Inde
En 1961, Alberto Moravia entreprend un voyage en Inde en compagnie d'Elsa Morante, sa femme, et de leur ami Pier Paolo Pasolini. De ce voyage, la littérature gardera deux livres complémentaires et éblouissants : L'Odeur de L'Inde, de Pier Paolo Pasolini, et Une certaine idée de l'Inde, d'Alberto Moravia, jusqu'alors inédit en français, traduit ici par Ida Marsiglio. Ce qui saisit Moravia, c'est, par-delà la violence du choc culturel, la vision d'un pays en train de relever un véritable défi social. Analysant les causes de l'extrême pauvreté, il s'en entretient avec le Premier ministre Nehru, dénonçant le système des castes (légalement aboli, mais qui continue de régir les rapports du quotidien). Il s'intéresse aux nombreuses religions, décortique les innombrables superstitions du pays et note les effets - positifs et négatifs - des colonialismes qui s'y sont succédé. Enfin, il traduit avec une rare élégance de style l'immensité et la douceur des paysages.