Lettres de Paris
De 1923 à 1929, succédant à Ezra Pound, Paul Morand adresse au The Dial, revue de Chicago qui fut un lien essentiel dans les échanges culturels entre l'Ancien et le Nouveau Monde, une trentaine de "Lettres de Paris". Il y tient les lecteurs d'outre-Atlantique au courant de tout ce qui se passe dans la capitale : parution de livres (Aragon, Julien Green - que Morand découvre -, Cocteau, Malraux...), concerts (Wanda Landowska, Arthur Rubinstein...), spectacles des Ballets russes ou suédois, exposition des Arts décoratifs, obsèques d'Anatole France ou de Raymond Radiguet. Mais Morand avoue également ses craintes sur l'avenir de l'Europe : chômage et inflation en Allemagne, séductions du bolchévisme, revendications de ce qu'on appelle pas encore le tiers-monde... Souvent amusant, l'ensemble compose une sorte de chronique mondaine. C'est le Paris des années folles agrémenté d'un pessimisme profondément morandien. C'est aussi, et pour notre plus grand plaisir, quelques portraits incisifs et merveilleux.