Les Hommes, le dimanche, de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer
" Le meilleur film de fiction allemand ". Ces mots d'un critique d'époque, à la sortie de Menschen am Sonntag (Les Hommes, le dimanche) le 4 février 1930 à Berlin, disent bien le caractère unique de ce film d'inspiration résolument documentaire, tourné avec des moyens de fortune et avec des acteurs non professionnels, par une poignée de jeunes gens destinés à devenir célèbres une fois exilés à Hollywood (Robert Siodmak, Edgar G. Ulmer, Billie Wilder, Eugen Schüfftan, Fred Zinnemann). Entre récit et reportage, témoignage et avant-garde, avec une intuition sensible rare, ce film encore muet recueille l'héritage des cinémas soviétique et français, et les leçons de la Nouvelle Objectivité propre à la photographie allemande. Il est devenu ainsi, rétrospectivement, annonciateur tant du néo-réalisme que de la Nouvelle Vague. C'est un petit chef-d'oeuvre, d'allure simple mais subtil, sur la vie de la capitale allemande, peu avant l'arrivée du nazisme.