La Tresse
Trois destins : Ayub, chrétien d'un pays musulman condamné à mort au nom de la charia sous l'accusation de blasphème ; Henriette, femme de la campagne française, emprisonnée pour avoir tué son mari au terme de décennies d'humiliation et de grossesses infligées ; Malik, jeune prostitué appliqué à sa propre perte. Séparées par le temps, la géographie, les cultures et les religions, soutenues ou tourmentées par les figures des Mères, de la Tante, du Mari, du Délateur, du Client, de l'Évêque, du Transparent, et enfin de Daniel, ces vies ne sont que trois des innombrables fibres qui composent la tresse universelle de l'oppression - qu'on la subisse de l'autre ou se l'inflige soi-même. Entrecroisant les motifs, les époques, les situations, les rôles, les discours, les niveaux de langage, les rythmes..., multipliant les effets de chevauchement et de réverbération, La Tresse n'est pas seulement le thème central et le titre de la pièce : elle en constitue la structure même. "Mon dieu c'est infernal, j'ai le cerveau tout entier habité par une corde, une corde épaisse, hideuse, et qui se moque." (La mère d'Ayub)