Declarons l'etat d'urgence ecologique
Après 40 ans de cris d'alarme scientifiques, l'urgence écologique et climatique n'est plus mise en doute. Elle a été déclarée par le GIEC, le Secrétaire général de l'ONU, des États comme le Royaume-Uni, la France, le Canada, des villes comme Londres, Paris et New-York, 15 000 scientifiques du monde entier, plus de 7 000 universités et de nombreux citoyens dans nos rues. En parallèle, le mouvement des gilets jaunes a montré que les citoyens s'inquiètent aussi de la justice sociale et des migrations, et cèdent parfois aux sirènes du populisme et de l'extrême droite. Fin du mois et fin du monde sont intimement liées, l'urgence est donc aussi sociale et démocratique. Pour montrer qu'il existe un autre futur que l'effondrement écologique et la dictature, les auteurs esquissent les traits d'une démocratie régénérée, d'une puissance publique restaurée, avec et pour les citoyens, sous la forme d'un État d'urgence écologique. Une transition sociétale est nécessaire, urgente, possible et souhaitable. L'État doit assumer son rôle d'activateur de cette transition, en offrant à tous les porteurs d'initiatives de transition le terreau fertile dont ils ont besoin. Il doit se montrer visionnaire, stratège, coordinateur, coopérateur, financeur, évaluateur du changement, en privilégiant la subsidiarité, la co-construction et la participation des citoyens. En tentant de réfuter les objections à une action beaucoup plus volontariste de nos institutions, émises par de nombreux acteurs belges ces 12 derniers mois, les auteurs souhaitent faire de ce projet d'État d'urgence écologique un sujet de débat démocratique.