Prostituées alimentaires - Epouses, mères, étudiantes... Le nouveau visage de la prostitution
Quand la marchandisation des corps coûte cher à la chaire
La crise économique que nous traversons fait peser sur une large tranche de la population un important risque de déclassement.
Des femmes, jusqu’il y a peu à l’abri du besoin, découvrent une nouvelle précarité. Nombre d’entre elles, aux profils des plus variés, se retrouvent dans l’obligation, à leur corps défendant, de se prostituer. Ce sont aussi bien des mères célibataires, pour se nourrir et nourrir leurs enfants, des épouses, dans
le but de tenter de boucler les fins de mois de leur couple, que de jeunes étudiantes, les fameuses « sugar babies », contraintes d’accompagner de riches hommes d’affaires pour financer leurs études. D’autres encore entrent dans la spirale infernale du « logement contre sexe » espérant, en couchant, obtenir
un toit décent et ainsi héberger leur famille.
Alessandra d’Angelo, journaliste d’investigation, est partie à la rencontre de ces nouvelles « vendeuses de charmes ». Elle lève le voile sur un tabou sociétal : le visage de la prostitution a changé.
Quels sont ces nouveaux profils qui vendent leur corps ? Qui sont ces femmes qui optent pour la marchandisation de leur être ?
Nietzsche affirmait que « le corps social sécrète de la moraline ». Cette morale doit être aujourd’hui adaptée pour faire face à des phénomènes contemporains nouveaux et interpellants : le sexe est devenu un outil de survie alimentaire pour une nouvelle partie de la population qui, jusqu’ici, avait été épargnée.
Alessandra d’Angelo est juriste de formation, journaliste d’investigation, chroniqueuse radio, conférencière et auteur. Elle s’intéresse tout particulièrement aux phénomènes d’exclusion sociétale sous toutes leurs formes, avec en point d’orgue la radicalisation.