Survivre au suicide ou Sisyphe heureux
Le suicide, sujet tabou dans notre société, fait pourtant partie du quotidien de nombreuses familles.
En France, les chiffres sont abyssaux. En effet, une personne met fin à ses jours chaque heure, soit 10 000 par an, laissant des familles dévastées derrière elles.
En quoi le deuil des proches des personnes suicidées est-il singulier ? Est-il normal de vouloir se suicider après la mort d’un proche ? Quel est ce processus qui plonge le parent, l’ami du suicidé, dans un intense questionnement ? Comment naviguer avec cet inévitable sentiment de culpabilité comme gouvernail ? Comment continuer de vivre lorsqu’on se sent amputé.e ?
Autant d’interrogations auxquelles ce témoignage tente d’apporter des réponses. Hugo Chereul s’adresse principalement aux proches de suicidés, à ceux qui, comme lui, on fait l’expérience de l’innommable : voir un être cher mettre volontairement fin à ses jours.
Né à Saint-Brieuc, Hugo Chereul est enseignant agrégé de biologie et de géologie et exerce en collège à Nantes. Confronté à l’âge de 7 ans au suicide de sa mère, et à l’âge de 24 ans à celui de son frère aîné, il a également vécu le suicide d’une élève de son établissement scolaire en 2012. Cet événement l’a amené à reconsidérer ce phénomène et l’a poussé à écrire sur les singularités du deuil des proches de suicidés.