L'arrivée de mon père en France

Auteur : Martine Storti
Editeur : Michel de Maule

A Calais, ceux qui veulent, par tous les moyens, passer en Angleterre, le répètent : « on a un oncle, un frère, un père là-bas, c’est pour les rejoindre qu’on veut y aller... »
Vrai ou faux, c’est ce qu’ils affirment, croyant ainsi faciliter leur départ. C’est parce qu’elle n’a cessé d’entendre cela, un jour qu’elle est allée à Calais se rendre compte de cette « invasion » par les étrangers dont on nous parle sans cesse, que la narratrice se demande si Matteo, a lui aussi répondu, au début des années trente, quand il a franchi la frontière italienne : « j’ai une sœur et un beau-frère là-bas, installés en France, je vais les rejoindre. »
Au fond la narratrice n’en sait rien. Et c’est parce qu’elle ignore la manière dont il a quitté l’Italie et pourquoi, qu’elle se met à imaginer cette arrivée en France de Matteo, soit celui qui allait, des années plus tard, devenir son père. Ce récit chemine dans des temporalités différentes, présent et passé (avant-guerre, seconde guerre mondiale, années cinquante), dans l’immigration actuelle, avec la manière dont sont traités, à Calais, à Lampedusa, aux îles Canaries, ceux qui arrivent puis errent en Europe, et dans la vie française de l’ouvrier italien Matteo, du début des années trente à sa mort dans les années soixante-dix. Matteo resté italien et resté ouvrier en banlieue parisienne, mais dans l’usine de sa sœur et de son beau-frère...
Une histoire aussi d’exploitation, d’ingratitude et d’humiliation, avec des trouées de soleil et de bonheur, la rencontre avec Thérèse, le plaisir de la danse, les vacances en Bretagne... Ce faisant, ce texte est une méditation sur l’exil, l’identité, la mémoire et la transmission, le jeu social, le courage et la lâcheté, les camps d’hier et ceux d’aujourd’hui, la conjugaison de l’histoire singulière et de l’Histoire.

20,00 €
Parution : Novembre 2008
220 pages
ISBN : 978-2-8762-3234-1
Fiche consultée 30 fois