2,3,4 roues, le grand prix de Picardie de 1913
Le 5e Grand Prix de l'A.C.F marque la fin des roues en bois, des chaînes de transmission et des grosses cylindrées en course. C'est un spectacle où la foule se presse. La course, de portée internationale, est la plus prestigieuse qui soit. Nous sommes à la veille de la Première Guerre Mondiale et la présence de concurrents étrangers regroupe tout ce qu'il y a alors de motorisé sur les routes. C'est aussi le début de l'encadrement et des règlements sportifs.
Les pompes de distribution d'essence, le permis de conduire, la conduite à droite, la signalisation, le bitume, le volant à gauche, l'éclairage électrique... n'existent pas où sont encore à l'état embryonnaire. Le cheval et les attelages avec les bicyclettes règnent en maîtres de la circulation.
Deux jours d'épreuves, près d'Amiens, sur un circuit en boucle qui existe toujours, malgré les ravages de la Grande Guerre. Le samedi 12 juillet est consacré aux voitures de Grand Prix, avec un départ pour 917 km de bagarre intense entre Peugeot, Delage et Sunbeam. Les vitesses de pointe dépassent les 150 km/h. De grands noms sont aux volants : Georges Boillot, Felice Nazzaro... le lendemain matin ce sont les motocyclettes et l'après-midi les cyclecars pour 262 km.
Les Morgan, les Bédelia, les GN se défient dans la chaleur de cette journée qui, combinée à la poussière en suspension dans l'air, entame la résistance des concurrents. L'été est torride. La piste en terre est piégeuse, la perspective de crevaison angoisse les coureurs. Après quatre heures de course la Morgan suivie par une Bédelia franchit la ligne.