Essais de voix malgré le vent
« Des tentatives, mais qui n’ont rien d’une littérature expérimentale – tant est indigne l’écriture de laboratoire. D’où le beau vieux mot “d’essais”. Quant au “vent”, il se peut bien qu’il désigne toutes les résistances à qui s’efforce de peindre la voix : l’époque en premier lieu, la paresse parfois, ce qui fait du vide à la gorge, ce qui rend les doigts gourds qui prétendaient pourtant courir sur la page, s’extasier. Flaubert déjà disait qu’on tentait d’émouvoir les étoiles, mais en tapant, sur des casseroles, on ne sait trop quelle mélodie de dérision.
De ce parcours tout de même un peu organisé depuis ce qui m’inquiète et ce que me disent certains événements jusqu’à ce qui m’aide à vivre et me réjouit, j’avais envie de dégager un commencement de leçon. L’“Essai de voix pour en finir” d’un vers la résume : “J’aurai du moins fini dansant” ».
Précarité du chant, de l’éphémère, touchante fragilité de l’émotion, la poésie de Barbarant oscille toujours entre une dérision qui sait se faire fluide et douce et les accents douloureux d’un lyrisme dans lequel nous percevons la « stridulation du compte à rebours ». Une voix d’aujourd’hui, singulière et forte.