Les Robes écarlates : La justice criminelle au parlement de Metz, 1744-1780
L'actualité contemporaine n'est pas avare de faits divers. Qu'il s'agisse de simples vols à la tire ou de crimes de sang, ils sont le reflet grimaçant de la société dans laquelle vivent les accusés. Mais toujours inquiète, l'opinion jauge et juge aussi les réactions de l'autorité judiciaire et, au-delà, celle de l'action politique qui la conduit. Sera-t-elle faible, on l'accusera de laxisme. Sera-t-elle forte, on l'accusera de férocité. Il en allait de même sous l'Ancien Régime et plus particulièrement dans la généralité de Metz. Or les enjeux de la politique judiciaire étaient ici immenses, car il s'agissait bien de rallier aux Bourbons des populations qui gardaient vivace le souvenir de leur anciens maîtres - empereurs, princes, ducs, évêques ou patriciens - et qui pouvaient à bon droit comparer les uns aux autres. Drapés dans leurs robes écarlates, les magistrats au Parlement de Metz étaient donc, à leur façon, les fourriers de l'intégration au royaume de leur ressort. Et si les soldats du Roi Soleil avaient fait la conquête de ce vaste territoire, c'etait désormais à eux de faire celle des cœurs. Au travers de nombreuses affaires, certaines dramatiques, d'autres cocasses, nous voyons au fil des pages comment s'exerçait la justice royale dans notre région, quelques décennies avant la Révolution.