L'esprit des lettres II
" La palette de sa plume dans Arts est très diverse : il est parfois " reporter " (" Les femmes de Dior ", " Huit jours chez Dasté "), et parfois il donne un fragment autobiographique (" Marie et les gosses rouges "). Le plus souvent, il tire des flèches : sur le Pouvoir qui cherche à inféoder les écrivains (" Voyez caisse "), les édiles qui laissent défigurer Paris (" Paris n'est pas Sables-D'or-les-Pins "), les hommes politiques dont il déplore la langue de bois et le manque résolu de grâce dans l'expression (" C'est mon opinion et je la partage "). Quelques-uns des meilleurs articles sont ceux dans lesquels il s'oppose aux bons sentiments et à ce qu'on n'appelait pas encore le " politiquement correct " (" La noirceur persil "), ceux dans lesquels il démonte le fonctionnement des médias, et leur mécanisme de désinformation et de mise en scène spectaculaire. Ainsi, à propos du mariage de Grace Kelly, ou de la naissance de Caroline de Monaco, il a une vision prophétique de ce qu'est la presse d'aujourd'hui. Ce qui fait le prix de ces articles, c'est une intelligence et une lucidité jamais en défaut ". Christophe Mercier.