Madame Roland
Témoin éclatant d'une page essentielle de notre histoire, Madame Roland joua un rôle décisif au sein du parti girondin et permit à son mari Jean-Marie Roland de La Platière de se trouver au premier plan de la vie politique entre 1791 et 1793.
Grande femme politique, séductrice, écrivain, elle semble être brusquement entrée dans l'ombre au XXe siècle.
Menie Grégoire la fait revivre dans un texte surprenant où elle montre comment cette enfant née au coeur de Paris, les pieds dans la Seine, à la proue du navire et à l'ombre du Vert Galant, grandit et va se révéler un personnage central de la Révolution.
Fille d'un graveur, elle fréquente Greuze et Chardin, se passionne pour Plutarque et les philosophes des Lumières, en particulier Rousseau.
Esprit éclairé, c'est encore elle qui ouvre en 1791 un salon rue Guénégaud où se retrouvent les députés les plus avancés de l'Assemblée. La politique girondine s'y élabore.
Pendant le ministère girondin, son mari occupe le ministère de l'Intérieur : favorable à la guerre, elle conseille la rupture avec la cour. Et le 2 juin 1793, c'est la chute. Madame Roland reprend les habits de Manon Phlipon. Incarcérée, elle prend le temps d'écrire ses Mémoires qui sont si précieux pour comprendre la société de l'Ancien Régime et l'histoire de la Gironde.
Fruit de précises et nombreuses recherches, Menie Grégoire nous raconte encore les circonstances, l'atmosphère, les bruits de couloir de cette époque à la fois brillante et si tragique. Elle nous fait enfin suivre le parcours d'une femme dont les valeurs sont la fierté, la conviction et le panache.
Difficile de ne pas l'aimer, impossible de ne pas l'admirer, souligne Menie Grégoire qui fait de Madame Roland un portrait à la fois sulfureux, lumineux et émouvant.