L'Insoumis : Léon Werth, 1878-1955
" Ses pages sur la Première Guerre, dans Clavel soldat et Clavel chez les majors en 1919, sont parmi les plus lucides sur la peur et l'ennui, le dégoût du "bourrage de crâne" et des foules qui s'y plient. Dans les années suivantes, Werth sera confronté à la politique, aux tourmentes idéologiques et aux controverses intellectuelles. L'antimilitariste soldat sera aussi anticolonialiste, notamment dans son livre Cochinchine, pourfendant l'arrogance et la cruauté des sociétés civilisées à l'égard de celles qu'elles pillent et maintiennent sous le joug des armées et des colons. Il écrira contre le nazisme et le stalinisme dans les journaux, alertera sur l'inexorable descente collective vers les abîmes et, pendant quatre ans, entre 1940 et 1944, tiendra un journal qui deviendra Déposition, un des plus grands livres sur les années de l'Occupation, celles qui virent tant de renoncements, d'ignominies et de courage. A regarder tous les tableaux des peintres qu'il a connus et sur lesquels il a écrit, à sillonner les campagnes à bicyclette, bref, à lire tous ses livres et articles, on se dit que l'homme reste singulièrement notre contemporain [...], qui se refuse à accepter la modernité à tout prix, fût-elle parée des plus beaux atours culturels. " (Gilles Heuré)
A l'occasion du cinquantenaire de la mort de Léon Werth, les Editions Viviane Hamy font paraître cet " Insoumis " de Gilles Heuré qui permettra de mieux appréhender la liberté du " bonhomme " Werth dans toutes ses dimensions, la lucidité de sa pensée et l'intransigeance de ses positions.