Le Bouc-émissaire
Quand l’Étranger arriva dans la petite ville de province, Askanius le restaurateur fut son bon génie : il lui prêta la somme nécessaire pour ouvrir un cabinet d’avocat. Une fois installé, Édouard Libotz voulut se faire des amis, se marier, « faire sa vie ». Il fit le bien et résista au mal parce qu’il ne pouvait faire autrement: la vertu était son destin.
Mais Libotz, le bouc émissaire, ne parvient pas à sauver son ami Askanius du désastre déclenché par le procureur, l’ignoble Tjärne, pas plus qu’il ne parvient à se faire accepter dans la petite ville de province. Il part, il « supporte les coups du destin, l’un après l’autre, sans laisser s’éteindre son espoir tout ensanglanté ».
Sven Stolpe, le biographe de Strindberg, a écrit que Le Bouc émissaire était « l’un des plus grands récits jamais écrits en langue suédoise, qu’il n’avait pas été surpassé par la suite, ni même égalé ». Les lecteurs français ne pouvaient en juger. Cette première traduction française comble une incroyable lacune.