La Dame à la larme
On renoue avec Adam Valladier, le personnage d’Ubiquité, le premier roman de Claire Wolniewicz, qui rencontra un vrai succès.
Il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu Ubiquité pour être aspiré par le mystère que diffuse La Dame à la larme, mais un bref rappel d’Ubiquité, peut être utile... 33 ans : rien chez Adam Valladier, le comptable, ne laisse présager la moindre curiosité pour le monde. Il y a bien eu cette passion intempestive pour la peinture lors de son entrée en sixième... La mort de la mère succède à celle du père, et nulle fenêtre ne s’ouvre.
Jusqu’au jour où Adam se découvre un don d’ubiquité sociale, qui lui permet de se glisser dans les identités qu’on lui attribue. Il rencontre Rita, une ravissante jeune femme travaillant dans une galerie d’art, qui le confond avec l’homme dont elle est amoureuse... Adam ne réfléchit pas, puisqu’il tombe sous son charme et se glisse dans la peau de l’amant qui a quitté Rita quelques mois auparavant. .. Mais ce choix ne sera pas sans risques. La Dame à la larme parait élucider les origines de cette étrange « non-personnalité » d’Adam... Et nous démontre combien les secrets de famille peuvent peser sur la destinée des êtres. Huit ans ont passé. Rita et Adam vivent ensemble, et un petit garçon, Félix, est né. Adam a renoué avec la peinture, son oeuvre, hors des sentiers battus, est très appréciée de son galeriste.
Pourtant, après une absence de quelques jours, en rentrant chez lui où l’attend impatiemment Rita, Adam est vide de désir, d’énergie, de sentiment. Face à celle qui est l’amour de sa vie, il ne ressent rien, ne comprend rien... Il ne peut que reprendre sa valise et s’installer dans son atelier. Le Musée de l’homme lui a commandé une toile, son galeriste a prévu une exposition dans le mois qui suit. Mais l’inspiration a déserté son être, son imaginaire est comme anéanti, il est un corps déserté par son âme.
Au même moment, sa grand-mère, Joséphine, décède. A l’enterrement, il revoit Marthe, l’amie d’enfance de Joséphine, qui lui confie les maigres souvenirs d’une vie : photos, lettres, objets... De retour dans son « trou », son apathie s’accentue. Commence alors une période d’errance et d’angoisse, où il noue des relations assez louches dans les bars. Et des phénomènes étranges se manifestent : après des nuits lourdes de mauvais sommeil, il découvre des toiles qu’il ne se rappelle pas avoir peintes, tableaux figuratifs qui ne correspondent en rien à son style habituel, représentant une femme vue de dos, des scènes offrant les différentes phases d’un meurtre...
Son galeriste est emballé par cette nouvelle voie, de même que les commanditaires du Musée. Ce succès n’apaise en rien la peur. Les tableaux se multiplient, et il reconnaît enfin le personnage qui revient sans cesse sous son pinceau : c’est Joséphine jeune fille, telle qu’il l’a vue sur les photos qu’il a récupérées... N’y tenant plus il repart pour la Touraine interroger Marthe, et tenter de retrouver les témoins d’une très lointaine affaire... Qui était Joséphine ? Qui est-il, lui ?...