Passer l'hiver
Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Pourtant, les personnages de ce livre possèdent une force intérieure insoupçonnée. Chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard ou vendeuse de supermarché, ils s’accrochent à la vie avec l’énergie du désespoir. Ce sont des invaincus.
Olivier Adam décrit avec sobriété ces grands blessés de l’existence, ces paysages noyés dans le brouillard, qui sont comme la métaphore d’une inguérissable mélancolie, ces femmes maternelles auprès de qui des hommes déjà usés tentent de retrouver un réconfort. Avec ce recueil, Olivier Adam s’impose d’emblée comme un « nouvelliste » hors pair, dans la lignée des « grands » américains (Carver, Cheever), dont il a assimilé leurs techniques : stylisation, art de l’ellipse, montage « cut », refus de la psychologie.