La belle de Joza
Pour échapper à la Gestapo, une jeune doctoresse de Brno va lier son destin à Joza, un « idiot de village » qu'elle vient de remettre sur pied. Dans l'urgence, le seul moyen d'effacer toute trace derrière elle, c'est de suivre cet homme jusque dans ses montagnes, en Moravie du nord, et d'y devenir sa femme. En quelques instants, Eliška doit abandonner une vie pleine de promesses, des amis aussi brillants qu'elle-même, un amant bien en vue, une carrière. Là-haut, elle trouvera une baraque au sol d'argile, un village d'hommes rustres et de femmes soumises, des usages d'un autre temps. Joza, lui, est une force de la nature. Au village, il travaille pour trois fois rien dans une scierie dont le patron l'a plus ou moins acheté à ses parents quand il avait quinze ans. Ne se plaignant jamais, il a vécu ainsi, sans même espérer que la vie pût changer. Dans des montagnes qui sont comme en suspens, pour quelques instants encore, au-dessus de la catastrophe européenne, ces deux-là vont vivre leur « miracle personnel », cet amour qui fera dire à Eliška : « Avant lui, je n'étais qu'un fragment ». Des années après la mort de Joza, tué par un soldat de l'Armée rouge, Eliška raconte son histoire. Et cette époque est si vivante encore, si fraîche dans ses émotions, que des phrases au présent viennent sans cesse interrompre le récit au passé, son impeccable narration. En quelques mots :L'histoire d'amour magnifique de deux êtres que tout sépare, une jeune femme médecin et un bûcheron presque illettré, tandis que l'Europe se déchire. Nous sommes dans un village des montagnes moraves où vit un peuple rude, des hommes et des femmes en proie aux passions simples, roublards comme des maquignons et crédules comme des enfants, n'aimant rien tant que se battre et écouter des fables : une inoubliable galerie de portraits.