Aquarelles
Tout s'ouvre sur la disparition brutale, énigmatique de la femme aimée - une fuite inexpliquée à laquelle le protagoniste répond par une quête éperdue. Identification à celle qui est partie, port de ses vêtements, de ses parfums pour la rejoindre de l'intérieur : le récit se présente comme un jeu de pistes où l'amour seul tient la barre. L'errance sentimentale réveille les pans de l'enfance, ses douleurs et débâcles aurorales. À la voix du protagoniste s'adjoignent la confidence épistolaire de la femme en fuite et le souvenir du père, broyé par le désert et ses mirages. La fuite de l'autre se double d'une fuite loin de soi, comme si l'aimée avait emporté en contrebande une part du jeune homme. Compositeur, celui-ci se lance dans l'écriture d'un concerto afin de conjurer l'absence et de la tourner en son contraire, déposant tout son espoir en son vaste chant qui, de convoquer la femme en pensée, orchestrera peut-être son retour.