John Armleder. Du minimalisme à la saturation. Entretien avec Françoise Jaunin
Avec sa longue tresse dans le dos, son veston bien coupé et sa cravate à têtes de mort, le personnage est aussi immuable dans son apparence que son oeuvre est plurielle, hybride et polymorphe. Tantôt poète du presque rien et tantôt chantre de la surcharge, John Armleder raconte sa vision du monde et de l'art. Il évoque les performances de ses débuts dans l'esprit conjugué du situationnisme et de la mouvance Fluxus, la cofondation avec deux amis du groupe, de la galerie et des éditions Ecart, ses rencontres marquantes avec John Cage et Andy Warhol, la création du label d'éditions musicales Villa Magica Records avec son fils Stéphane et l'artiste Sylvie Fleury, ou son enseignement aux écoles d'art de Lausanne et Braunschweig.
Et il nous entraîne à travers le parcours conceptuel et protéiforme de son oeuvre qui n'a cessé de réinventer les règles du jeu de la création, privilégiant le hors-contrôle, les dérapages, la multiplication et la superposition des possibles.
"Aujourd'hui, résume-t-il avec un brin de malice, nous vivons dans une mise en scène de seconde main de la modernité".