Flux migratoires
C'est dans les périodes de trouble que la densité de la vie se révèle. L'expérience de la naturalisation, vécue par l'auteur, fait descendre le lecteur dans le gouffre des administrations, puis le fait remonter, comme épuré par l'urgence de demeurer un être humain. La voix de la narratrice, une voix de femme, fait écho à son parcours qui commence dans un bureau, face à celui qu'elle nomme "l'Autre".
Réalité factuelle et réalité subjective s!entrechoquent, puis se marient par la puissance de la poésie. Dans ce processus "qui n'est pas un droit", comme le rappelle l'Autre, déconstruction et construction sont des mouvements inséparables. Ainsi la question de l'appartenance devient une source puissante d'interrogation de l!espace, du temps, de la mémoire.
C'est aux nombreuses possibilités de réponses que le lecteur est invité. Avec cette «autofiction» propulsée par un souffle unique, Luisa Campanile réussit le prodige de résumer l'un des grands drames humains de notre temps - les angoisses et les solitudes de l'émigration - en une cantate d!une haute intensité poétique et musicale.