Les sacrifiés d'Eyrinques
Alice Patterson ne travaille que depuis quelques semaines au Laboratoire de biologie des écosystèmes de l'Université de Longueuil, à Montréal, lorsque sa mère, Claire Sagnac, une archéologue de renom, décède brutalement en France. Alice se plonge alors dans la lecture des carnets de sa mère, avec qui elle entretenait une relation complexe. Dans ses carnets, à la fois journal de bord des fouilles archéologiques du site d'Eyrinques, haut lieu sacré celte qui fut le théâtre de sacrifices humains sanglants durant plusieurs siècles, et journal intime, Claire Sagnac a consigné des rêves oppressants qui l'assaillent depuis le début des fouilles, dans lesquels la mort lui apparaît sous les traits d'une silhouette grise. La lecture du récit de sa mère force Alice à se replonger dans son passé douloureux, mais inaugure aussi une série de rêves, où la jeune femme est à son tour confrontée à une succession de morts, que son esprit scientifique tente tant bien que mal de rationnaliser. A la fois récit de trajectoires de femmes brillantes et passionnées par leurs recherches, et de leurs questionnements respectifs sur la fatalité, le hasard et les peurs ancestrales de l'être humain, ce roman ouvre les portes sur deux univers radicalement différents - celui de la biologie et celui de l'archéologie -, sur deux pays séparés par un océan et trente années, mais liés par de terribles songes déclenchés par la découverte du charnier des sacrifiés d'Eyrinques et du corps de cette jeune princesse celte, enterrée vivante plus de deux mille ans auparavant, dont la lente agonie pèse comme une malédiction sur les deux chercheuses.