Ardent Mexique
Rédigé sous la forme de chroniques, ce récit relate l'expérience d'une migration du nord vers le sud. Il illustre de manière vivante et divertissante la difficulté à affronter un univers aussi déroutant et surréaliste que celui du Mexique à partir de repères culturels occidentaux. La narratrice, qui passe d'un pays sécure à un pays en crise, mais aussi d'un pays si bien organisé qu'il en est devenu ennuyeux à un pays regorgeant de vie et d'énergie humaine, emmène le lecteur vers des contrées aussi lointaines qu'intimes. C'est l'expérience subjective des réalités mexicaines - réalités sociale, politique, culturelle, administrative, quotidienne, etc. - qui crée et donne sa cohérence au récit, offrant un panorama tantôt drôle et sensible, tantôt mordant et désabusé face au caractère angoissant du quotidien migratoire et au déracinement ressenti. L'auto-dérision, l'humour et la vision critique caricaturale se veulent d'abord dédramatisants, mais servent également d'amorce à une réflexion de fond. Le Mexique, culturellement déchiré entre les extrêmes - entre nord et sud, entre progrès et stagnation, entre exaltation et inertie, entre beautés et horreurs - est invoqué comme représentant du clivage entre une culture dite «globale» et les spécificités culturelles. Un clivage qui engendre une certaine perte d'orientation personnelle, et que l'on retrouve audelà des frontières mexicaines, jusque dans la réalités des pays occidentaux, aujourd'hui en crise eux aussi.