Sorry
Dans la chaleur écrasante d'un après-midi d'août, Bianca apprend que son père et sa nouvelle compagne désirent espacer les week-ends passés en sa compagnie. Sa mère lui explique qu'ils la trouvent « ingérable ». Renfrognée et mal dans sa peau, la jeune fille accuse le coup. Mais une surprise de taille l'attend. Un camarade de classe de son petit frère vient jouer à la maison, accompagné de sa mère. Cette dernière n'est autre que Billie King, son actrice préférée et la vedette d'Ici chez nous, une série télévisée populaire dont elle ne rate aucun épisode. Cette rencontre fortuite crée une brèche dans le quotidien morne de Bianca pour le changer, peut-être, à jamais. Tout en restant fidèle à lui-même, Bart Moeyaert pousse encore plus loin qu'à l'accoutumée son art minimaliste, son maniement de l'ellipse, nous laissant le soin de remplir les blancs. À chacun, par exemple, d'imaginer dans quelle mesure la visite de Billie King va influer sur la jeune fille déboussolée et caractérielle qu'est Bianca. Un simple verbe ou substantif, la simple esquisse d'une mimique ou d'un geste nous permettent de visualiser les protagonistes dans ce qui les oppose, mais aussi de les voir se déplacer et évoluer comme s'il s'agissait, en quelque sorte, de personnages d'une BD vivante.