Tell Rochat (1898-1939)
En novembre 1939, les journaux vaudois annoncent la mort de « Tell Rochat, artiste-peintre ». C'est faire preuve d'érudition aujourd'hui que de connaître son métier initial (bûcheron) tant il a marqué sa génération et sa région comme artiste. Rien ne prédisposait Tell Rochat (1898-1939) à une carrière artistique. Diabétique à une époque où le traitement balbutiait, fils d'une famille modeste de onze enfants, issu d'un milieu étranger à l'art, cette destinée n'était pas la sienne. Mais Tell voulait devenir peintre et il mit tout en oeuvre dans ce sens. Son parcours est captivant, marquant de simplicité et de modestie, admirable de ténacité. Ce forestier de la Vallée de Joux quitte Le Pont pour Lausanne et Paris dans le but de se former. Il parcourt ensuite l'Europe, de l'Alhambra de Grenade aux canaux d'Amsterdam, pour travailler son art. Il se passionne pour les paysages et réalise aussi de nombreux portraits de personnes. Son oeuvre reflète son aisance à peindre des bourgs, des fermes, des champs, des vergers, mais surtout des arbres ! Il les aime, il les travaille de différentes manières, parfois réalistes, souvent proprement néo-impressionnistes. L'artiste affirme sa force dans cette relation qu'il entretient avec les arbres. Ce livre retrace la vie de l'homme et le développement de son oeuvre, dont les 367 meilleures pièces (huiles, aquarelles, gravures et croquis) sont présentées ici. Il met certes en lumière les succès et les déboires d'un peintre vaudois, mais il permet surtout de réaliser avec quelle extraordinaire persévérance et quelle cohérence un artiste s'est voué à l'art.