Voyage en Arabie et aux Indes, 1503-1508
En 1510, paraît à Rome en italien l'Itinerario de Ludovico di Varthema. L'auteur y conte son long voyage au Moyen-Orient et aux Indes. Parti de Venise, il gagne d'abord l'Égypte et la Syrie. À Damas, il apprend l'arabe, se fait passer pour musulman et devient mamelouk. En 1503, il accompagne à ce titre une caravane de pèlerins jusqu'à La Mecque. Là il déserte et s'embarque pour Aden, où il est fait un temps prisonnier, puis pour Ormuz. Il visite la Perse dans l'intention de pousser jusqu'à Samarkand, mais revient vite sur ses pas. Accompagné par un marchand persan, il visite alors plusieurs régions de l'Inde, en particulier Goa, Cannanore et Calicut. Les deux hommes prétendent ensuite aller à Ceylan et, par Malacca, gagner les îles de la Sonde jusqu'aux lointaines Moluques. C'est ensuite le retour en Inde, par Java et Malacca. À Cannanore, Varthema fait la guerre aux côtés des Portugais, puis regagne l'Europe sur un de leurs navires, par Mozambique et le cap de Bonne-Espérance. Publié dès 1510, et aussitôt traduit en latin et en allemand, son livre eut une audience considérable, par la vivacité du style et des aventures racontées, mais aussi parce qu'il est le premier à offrir au grand public des informations fiables sur les Indes orientales et le commerce des épices. Même si l'auteur, de toute évidence, prend des libertés, l'ouvrage fut le livre de chevet des navigateurs de cette époque, à commencer par Magellan. Il reste un des textes qui font le mieux sentir ce qu'ont représenté dans l'imaginaire européen les révélations sur les pays nouveaux au temps des découvertes.