Céline, l'homme en colère
« Chaque écrivain, chaque intellectuel, chaque maître à penser veut désormais se mesurer à l'auteur du Voyage, le jauger, le juger, l'accabler ou le louer », estime Frédéric Vitoux - qui fut l'un des premiers à se risquer à cet exercice et qui pose aujourd'hui la question : « Céline serait-il l'auteur le plus notoirement méconnu de la littérature moderne ? »
Écrivain maudit ? Il était célèbre dès la publication de Voyage au bout de la nuit, en 1932. Écrivain controversé ? Si le pamphlétaire est à jamais honni, la gloire du romancier n'a cessé de croître depuis sa mort. Écrivain ordurier ? Il est au contraire, aux antipodes de Proust mais comme lui, l'auteur français le plus précieux du XXe siècle. Écrivain consacré ? L'auteur du Voyage fait vendre du papier, parfois ad nauseam, mais son oeuvre reste largement ignorée.
« Pourquoi ne pas aborder, sans recourir au jargon propre aux faux linguistes et aux vrais pédants, les singularités de l'écriture célinienne ? Pourquoi ne pas raconter les principales étapes de sa vie ? Pourquoi ne pas évoquer sans complaisance le signataire de pamphlets antisémites d'une violence ou d'une outrance telles qu'elles surprirent, choquèrent, indignèrent ou décontenancèrent ses détracteurs comme ses amis ? », écrit Frédéric Vitoux dans le nouvel avant-propos de ce livre, version mise à jour d'un Céline paru dans la collection « Les dossiers Belfond » en 1977.
Son originalité : se présenter comme la première étude objective et dépassionnée d'un classique moderne. 1ère partie : « Repères biographiques. » 2e partie : « L'oeuvre. » 3e partie : « Notes sur l'écriture célinienne. » Ce livre tient compte des nombreuses avancées de la « célinographie » : publication de Maudits soupirs pour une autre fois (1985), des lettres à la NRF (1991), et à Marie Canavaggia (2008), « découverte » d'Elisabeth Craig, etc. Il se complète de témoignages, d'une bibliographie et d'un index.