Le Banquet profane - Le Banquet religieux - L'Épicurien
Érasme (1467-1536) fait partie des inconnus célèbres : personne n'ignore son nom, tout le monde connaît l'Eloge de la folie, mais qui l'a vraiment lu ? On le réduit la plupart du temps à une étiquette commode qui dispense d'aller plus loin : le voilà pour l'éternité l'Humaniste emblématique, et l'affaire est réglée... La littérature le renvoie à la philosophie, - trop d'idées - , et vice versa, - pas assez de charabia. Ainsi est-il devenu un philosophe libre pour hommes libres ... Erasme illustre un courant que l'historiographie classique de la philosophie conçoit mal, donc ignore : le christianisme épicurien. Pourtant, de Lorenzo Valla (1407-1457) à Gassendi (1592-1655) en passant par Marsile Ficin et Montaigne, ce courant est vivace pendant plus de deux siècles. Il formule une synthèse originale entre le christianisme et l'épicurisme, la réalisation de l'un coïncidant avec celle de l'autre... La publication de trois des Colloques d'Erasme - Le Banquet profane (1518), Le banquet religieux (1522) et l'Epicurien (1533) - permet de découvrir cette pensée que l'Eglise officielle a ignoré superbement, ouvrant dès lors un boulevard à la Réforme...