Les Amants de Tourlaville
Nous sommes â la fin du XVIè siècle. Vit alors â Tourlaville, non loin de Cherbourg, une famille de seigneurs venus de Bretagne, les Ravalet. Des hommes impitoyables, qui sèment 1a terreur partout où ils passent, de génération en génération. Or voici que cette race maudite donne le jour â deux enfants de la plus stupéfiante beauté, le frère et la scieur, Julien et Marguerite. Pourtant, la tragédie des Ravalet continue, plus effroyable que jamais. Car ces deux enfants vont connaître l'un pour l'autre un amour si total qu'il les conduira à passer outre les tabous, jusqu'à l'inceste. Viendront ensuite le jugement, la condamnation et la mort...
De ce drame des «Amants de Tourlaville », Barbet d'Aurevilly tirait, à la fin de sa vie, une nouvelle: Une Page d'Histoire. De cette nouvelle (au demeurant fort laconiques) et de ce qu'on raconte, de père en fils, du côté de Cherbourg, Sophie Lucet (spécialiste de théâtre) et Jean-Michel Guillaud (photographe) tirent, avec la complicité de Jean-Phïlippe Domeeq, Pierre Morel et Jean-Luc Dufresne, un «photodrame».
Patiemment, obstinément, les auteurs traquent les spectres d'amours si folles, si fortes, qu'elles ne pouvaient que tourner au drame, Ils mettent en scène photographiquement des légendes ou des mythes qui hantent la Mémoire d'Europe, sur les lieux mêmes qui leur ont donné naissance, conviant, par ce théâtre éphémère, le lecteur spectateur à un voyage en «utopie». - Anne Coldefy-Faucard