Les Matins de Benguisu
" Le "matin", pour Bengui, cela signifie le premier chant du coq ou bien le premier autobus. Quelle que soit l'heure où elle s'est couchée, systématiquement, elle se réveille tôt. Elle reste un moment allongée, à moitié éveillée. Son sommeil est perturbé, interrompu à tout instant. La plupart des nuits, elle se réveille en sursaut. Pour comprendre ce qui arrive, elle retient sa respiration, elle écoute la nuit, l'obscurité ; ensuite, elle se lève précipitamment et, pieds nus, elle part en courant vers la chambre de son grand-père. Elle reste à la porte et, profitant de la lumière du couloir, elle observe son sommeil légèrement frémissant. Mais si elle n'arrive pas à entendre la respiration de son grand-père, son cœur commence à battre si fort qu'elle n'entend plus que lui. " Un récit simple et plein de délicatesse, sans grands événements ni héros extraordinaires. C'est le quotidien ; des réflexions qui surgissent ici ou là, des touches de couleur, des bribes de conversations, des sentiments d'autant plus forts que l'écriture, sans pathos ni complaisance, est d'une justesse de ton impressionnante !