Simone de Beauvoir : Tout connaître du monde
Editeur : La Quinzaine Litteraire
Nul doute que le voyage soit un angle privilégié pour découvrir une Beauvoir intime et méconnue. La « jeune fille rangée » découvre le monde après sa rencontre avec Sartre, en 1929 : ce seront dans les années trente l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, et surtout l'Italie, qui deviendra pour elle comme une « seconde patrie ». Plus tard viendront les grands voyages politiques : l'URSS, la Yougoslavie, Cuba, la Chine, l'Egypte, le Brésil, les États-Unis... Éric Levéel a puisé dans l'oeuvre autobiographique et dans la correspondance les pages les plus significatives : on y découvre une femme d'une curiosité insatiable, enchantée par la beauté du monde, qu'elle goûte avec sensualité et dépeint dans un style vif, précis et souvent empreint d'un lyrisme qu'on n'attendait pas de sa part. Il apparaît, au terme de cette lecture, que le voyage fut un des éléments clés de l'expérience existentialiste de Simone de Beauvoir : « tout voir », afin de « tout connaître » et de « tout comprendre ». S'abandonner à l'exaltation de l'inconnu pour s'arracher à soi-même, chercher dans le foisonnement du monde une illusion d'infini.