Légion est mon nom
Ancien ministre de l'Instruction publique et des Cultes de Mussolini dont il avait été l'un des plus proches collaborateurs, Giuseppe Bottai est " exfiltré " en 1944 par les Services spéciaux français qui voient en cet homme d'État de premier plan, fort capable de revenir un jour aux affaires, une pièce intéressante dans la tortueuse partie d'échecs géostratégiques qui va se nouer dans l'Europe d'après guerre.
Soucieux de se racheter, Bottai s'engage alors à la Légion étrangère, au sein de laquelle il prendra une part active aux campagnes de France et d'Allemagne. Etonnant destin que celui de ce francophile convaincu, hiérarque important - mais critique - du parti fasciste, qui commence ainsi, comme simple soldat, la quatrième guerre de sa vie tumultueuse, lui qui avait été un brillant lieutenant-colonel de l'armée italienne !
De ses quatre années de service sous le képi blanc au 1er Régiment étranger de cavalerie, puis au RMLE, Bottai extrait ici la substantifique moelle. Cet esprit fin et cultivé, nourri d'humanités classiques et de philosophie, brosse un tableau vivant et émouvant de la Légion étrangère et des mille et un types humains qu'il y côtoie.
Il nous livre ainsi un témoignage rare et pénétrant sur une institution unique, qui donne à des " hommes perdus " une chance de se refaire un nom et de reconquérir le droit au respect.