Les Roueries de Trialph: Notre contemporain avant son suicide
Charles Lassailly fait partie de la jeunesse romantique désenchantée des années 1830 qui compte également Gérard de Nerval et Petrus Borel. " Monté " à Paris pour y faire fortune dans les lettres, il sera le collaborateur de Balzac, l'ami d'Alfred de Vigny et de Théophile Gautier, le fondateur de plusieurs journaux destinés à défendre ses idées républicaines ainsi que l'auteur d'un unique et fulgurant roman, Les Roueries de Trialph. Le héros est un raté qui, conscient de ses faiblesses, résolu à se suicider, s'" amuse ", en attendant, " à faire un livre ". Particulièrement hostile aux Romantiques qui, tels Victor Hugo, pratiquent la littérature commerciale, Lassailly invente un personnage qui, en accord avec un siècle qui " pense beaucoup mais n'agit jamais ", ne peut que devenir " penseur, par métier, homme de lettres de nom ". A l'époque, un tel sujet était déjà d'actualité. Les Roueries de Trialph est précédé d'une introduction de Thierry Galibert, Professeur de littérature française à l'université Paul Cézanne-Aix-Marseïlle. Elle permet de situer l'auteur et l'ouvre dans l'histoire du Romantisme français, ainsi que de souligner ce qui fait de Lassailly un précurseur de Baudelaire et de Lautréamont.