Moi et la reine d'Angleterre
" Vous trouverez ci-joints cinquante francs pour vos frais, en vous remerciant à l'avance de votre obligeance. " C'est par ce genre de formule que, depuis plus de quinze ans, Patrice Minet conclut les courriers qu'il adresse à tous ceux qui constituent les repères familiers de son quotidien. Qu'il écrive sous son nom ou sous une identité d'emprunt, qu'il s'adresse à la reine d'Angleterre, au directeur du zoo de Vincennes, à Mgr Lustiger ou à Yannick Noah, c'est en toute simplicité, avec une fraîcheur et une spontanéité déconcertantes, qu'il formule chaque fois une requête abracadabrante. Pour l'archevêque de Paris, une invitation à goûter; pour son boucher-charcutier, la livraison d'un rumsteck à manger en cachette de sa mère; pour le vice-président d'Euro Disney, une proposition: celle d'une animation spectaculaire, le dressage de pigeons adultes.
Beaucoup de correspondants ont la gentillesse de répondre, parfois avec un certain embarras.
Quant à la " petite somme " adressée, elle est (presque) toujours retournée.