Au bordel des muses : Scène de la vie éditoriale
Imprimer - " cette petite chose immense " assurait Verlaine - est le commode moyen lexical d'expurger l'éditeur ! On imprime, on fait imprimer, on sort des presses de l'imprimeur, etc. Aussi l'opuscule en main a-t-il l'ambitieux projet d'illustrer le bel art d'éditer, en éclairant quelques recoins de la fonction à l'heure où l'on ne parle que de concentrations pachydermiques, de flux tendus, d'incendie, d'incidents de parcours, de mort du livre (de sa renaissance), et j'en passe. A l'heure où certains dénoncent publiquement, et comme neuves, les turpitudes du " milieu ". A croire que la littérature est menacée d'implosion - que le désir même d'écrire est en voie de disparition ! On verra justement dans les pages subséquentes l'éditeur ruser avec le trop-plein de manuscrits (mais le trop-vide des ventes rêvées), s'étourdir devant l'abondance des lectures publiques, foires, salons et festivals : ne plus savoir quelles monstrances honorer. L'éditeur - stratège humaniste et téméraire de temps modernes où le fait littéraire vibrionne toujours ! Et sous l'ironie, c'est un éloge..