Verbe incarné contre sexe tout-puissant
Jamais sans doute un homme d'Eglise de la trempe de Jean Cardonnel n'avait abordé aussi directement la question du sexe en tant qu'expression de la volonté de puissance. Il dénonce la pan-sexualisation du monde. Dans la diabolisation de la femme, il voit la cause et l'effet du pouvoir dictatorial du mâle, le surmâle - l'Idole Dieu - sur l'humanité. Il assimile la pédophilie à un blasphème contre l'esprit, seul scandale jugé indigne de pardon par le Christ. Quant à la chasteté, il en fait cet éloge inédit et ardent : rien d'une continence mais la condition d'un dévouement exclusif à la prédication vécue comme une " folie " pour reprendre l'expression de Saint Paul. Car seul l'exercice radical du Verbe incarné peut, selon l'auteur, démasquer tous les pouvoirs, du sexe à l'argent, et susciter l'avènement d'une humanité fraternelle et créatrice.
Pour clore cet appel à une humanisation sans fractures, Jean-Théophile Banzouzi, amis congolais de Jean Cardonnel, propose, au-delà des calomnies colonialistes, une introduction à la spiritualité africaine à partir des proverbes kongo et à son Verbe à la fois singulier et universel.