Jim n°6 : Vichy toujours
« En feuilletant cette revue intelligente et éclectique, on tombe sur d’étonnantes citations comme sur des articles qui changent du débat classique sur la collaboration. »
Patrice de Beer, Le Monde
Lâchez le mot de Vichy : les plumes courent.
Pourtant, souligne l’historien Jean-Pierre Azéma, on sait maintenant l’essentiel sur la période noire de l’Occupation ou, du moins, on peut le savoir. Mais le veut-on vraiment ? Prenez Vichy, la ville. Le britannique Paul Webster y observe un certain autisme. Ce que confirme le producteur du film Pétain. Alors, se demande Jean-Michel Belorgey, « qui, bientôt, se souciera encore de l’Hôtel du Parc, sinon les chroniqueurs anglo-saxons ? » De fait, c’est une universitaire américaine qui s’y aventure, tandis qu’avec une élégance toute britannique Jean Lebrun raconte sa visite chez Pierre Laval à Châteldon. Et c’est encore Paul Webster qui évoque la présence ici du révisionniste Faurisson. « Détail » ? Signe, plutôt, que la ville n’en a pas fini avec son passé qu’elle devrait, dit Azéma, affronter franchement.
Affronter le passé, François Colcombet s’y efforce en cherchant à comprendre pourquoi, aux débuts de Vichy et jusque tard, les plus nombreux ont été comme traversés « au milieu d’eux » par une ligne de démarcation, tels Sartre et même Larbaud. Mais les poètes ont sauvé l’honneur.
Textes de : Jean-Pierre Azéma, Jean-Michel Belorgey, Pascal Chambriard, François Colcombet, François Graveline, Jacques Kirshner, Jean Lebrun, Albert et Florise Londres, Rosie Pinhas- Delpuech, Fabienne Pouradier-Duteil, Michel Rocard, Patrice Rötig, Jacques Santamaria, Jéromine Savignon, Leïla Sebbar, Susan Rubin Suleiman, Denis Tillinac, Paul Webster.